(597)                            SOUS LE RÈGNE DE CHARLES VI.                              357
20 juillet i4i i, à l'assemblée où furent arrêtés les termes de la réponse à la lettre des princes d'Orléans qui demandaient justice de la mort de leur père (Douet d'Arcq, Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, t. I, p. 34i). En i4i3, lorsque Henri de Marle devint chancelier de France, Robert Mauger se trouva désigné pour lui succéder en qualité de premier président; nommé par 42 voix au scrutin ouvert le 12 août, il entra en fonctions le 16 août suivant. Le premier magistrat du Parlement, loin d'être accueilli avec faveur, fut sévèrement réprimandé pour sa négligence; on lui enjoignit d'être plus (tdiligent en son office t? que ou temps passé» et de se comporter de telle manière «qu'il puist franche-ttment repranre et redarguer les autres qui mespranront» (Arch. Nat., x1* 1479, fol. 2 58, 2 5g). Tant que le parti Armagnac fut à la tête du pouvoir, Robert Mauger dirigea les délibérations de la Cour et conserva une situation pré­pondérante dans le Conseil royal; le 5 décembre i4i5, en présence des grands corps de l'État assemblés en l'hôtel de Bourbon où résidait le duc de Guyenne, if prit la parole tcet proposa sur le fait du gouvernement du royaume et monstra que « le roy n'avoit que trois amis puissans à le secourir contre Ia fureur de ses enne-«mis, c'est assavoir, le duc de Touraine son filz, le duc de Bourgogne et le duc de « Bretagne n (Juvénal des Ursins, édit. Michaud, p. 52 5; Monstrelet, édit. Douet d'Arcq, t. II, p. 3o). Dans la séance du 14 janvier i4i8, Ie premier président exposa sommairement les mesures que l'on comptait prendre «pour l'apaisement «des guerres et divisions n qui déchiraient le royaume, et siégea pour la dernière fois le 12 juin 1418 (Arch. Nat., x1A i48o,fol. 115 v°). Au mois de juillet suivant, lorsque le Parlement fut rétabli et reconstitué sur de nouvelles bases, le président Mauger fut supplanté par Philippe de Morvilliers. Le chagrin, joint aux violentes émotions de cette période troublée, hâta sa fin; il mourut le jour de Noël de l'an­née i4i8 et fut inhumé dans l'église des Carmes, devant le grand autel. Sa veuve, Simonne Darie, lui survécut deux années et dut terminer ses jours le 27 octobre i42o, et non i4i8, comme le porte fautivement l'epitaphe reproduite par les auteurs des Eloges des premiers présidents, p. 2 &. Leur fille Marguerite épousa, vers la fin de l'année i4oo,, un conseiller au Parlement, Étienne des Portes, ap­partenant au parti bourguignon et exilé le 3 o août 1417; en considération de ce mariage, Robert Mauger fut gratifié par Charles VI de 1,ooo francs sur les aides et donna quittance le 28 avril i4n d'un reliquat de 3oo livres Tournois (Bibl. Nat., cab. des titres, pièces originales). Marguerite la Maugère n'existait plus à la date du 9 septembre 1428, comme le montre un accord passé au Par­lement entre Étienne des Portes, ayant la tutelle des enfants issus de cette union, et Jean de la Fontaine, bourgeois de Paris (Arch. Nat., x10 136). Un fils du pre­mier président, Jacques Mauger, entra dans les ordres; mentionné en i4i4
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